A ton avis, ce mot qui t’apportera à coup sûr un bon paquet de points au Scarbble est : 1. le nom d’un insecte rare d’Amérique du Sud, 2. Le prochain modèle de SUV sur le marché ou 3. Un trouble extrêmement fréquent et invalidant
Et oui les dysménorrhées, ce sont ces douleurs abdominales et ou du bassin qui touchent de nombreuses femmes et jeunes filles souvent au début de leurs règles.
Et je vais te raconter quelque chose.
Règles douloureuses et sport
J’ai fait de l’athlétisme en compétition de nombreuses années et je savais que si mon jour de compèt tombait le premier jour de mes règles je n’atteindrai jamais le podium, j’ai réussissais à atteindre les finales mais c’était bien le maximum et je sortais de ces week-end exangue, sans mauvais jeu de mots. Mais avec de vrais maux
Mais…
Tout le monde me disais que c’était normal. Ces jours là, on devait enchainer nos heures de cours comme si de rien était, assumer les entrainements, puis les devoirs avec une alimentation de cantine scolaire. Merci la filière haut niveau…
Aujourd’hui avec le recul je ne sais pas comment on survivait à ça. ça laisse des traces en tout cas. une gestion très perturbée de la douleur, des carences installées dans le temps, pas détectées..
Oui mais on est en 2024 Marie , c’est fini tout ça ! Ah oui vraiment ?
Règles douloureuses et monde du travail
Le peu d’entreprises qui mettent en place un congé menstruel le font souvent avec des préoccupations de communication plutôt que de réel soutien à l’égard de leurs salariées. La fonction publique n’en parlons même pas !
Et si moi qui y suis sensibilisée, j’ai encore beaucoup de difficultés à prendre mon téléphone pour me faire remplacer les fois où la douleur m’inviterait à faire des câlins à ma bouillotte et à mon oreiller toute la journée.
Alors quid de la moyenne des femmes pour qui il est toujours tabou de parler de ses règles et que l’on masque sous des qualificatifs divers et variés comme si le mot était sale. Est-ce que toi aussi tu n’en parles qu’à mots couverts ? Entendons nous bien, aucune critique de ma part ici. Tout est fait pour les invisibiliser mais surtout ce que ça amène d’inconfort voire de handicap.
Imaginer que les plus grands producteurs de protections hygiéniques sont les mêmes industriels qui fabriquent détergents et matières plastiques. On retrouve du glyphosate dans nos slips, vous savez cette charmante molécule qui provoque autant de cancers chez les agriculteurs et riverains du monde entiers. Et si seulement c’était la seule mais loin de là…
On en parle du coût annuel que cela représente pour une vie de femme adulte ?
De l’impact écologique de tous ces déchets impossibles à recycler. Les tortues marines l’ont en travers de la gorge elles.
Le 15 février, le Sénat (cette institution progressive et largement féminisée…) a voté contre un congé menstruel de 2 jours pour les femmes qui le souhaitent.
Règles douloureuses et politique
Au même moment un député a proposé à quelques-uns de ses collègues hommes volontaires de tester un appareil d’électrostimulation qui reproduisait les spasmes ressentis par de nombreuses femmes pendant leurs règles douloureuses. Aucun d’entre eux n’a pu feindre l’indifférence et continuer à lire le discours qu’on leur avait proposé. « Ca fait super mal en fait » geint l’un d’entre eux.
Pourtant n’est-ce pas ce que chacune d’entre nous fait X jours /an en enseignant, bêchant, savonnant, pianotant, échaffaudant…
Quelques pistes
Pour se protéger, il existe des solutions moins chères et plus écologiques : coupe et culottes menstruelles, parfois même fabriquées en France par des gens bien.
Pour se soulager, l’huile essentielle de sauge sclarée et d’estragon peuvent aider. Une goutte de chaque huile essentielle diluées dans de l’huile végétale appliquées sur la peau du ventre (jamais les muqueuses) 2 à 3 fois par jour.
Les maux de tous les jours
Quel que soit notre genre, il est temps de se questionner quant à nos réponses toutes faites et à nos remarques à l’emporte-pièce. Ce sont autant de petits mots/maux faciles et malhabiles dont on néglige la portée.
“c’est bon si on devait s’arrêter dès qu’on a un pet de travers…”
“non mais la honte cette triathlète qui passe la ligne d’arrivée avec une tâche de sang sur sa tenue…”
“t’as tes règles et t’as pas prévu, t’aurais pu t’organiser”
“on est toutes passées par là”
blablablablabla…
Si on veut créer ensemble une société plus inclusive, ça commence par soi puis sa voisine de palier ou de tapis…